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Audit énergétique : de l’obligation réglementaire au passage à l’action

Vous le savez sans doute : l’audit énergétique est obligatoire pour les grandes entreprises, industries y compris. Ce dernier n’est pourtant qu’une étape dans l’amélioration de votre gestion de l’énergie et peut être complété par un audit avancé afin d’établir une feuille de route opérationnelle. Découvrez dans cet article tout ce qu’il faut savoir sur l’audit énergétique.

Personne réalisant un audit sur un site industriel

Les évolutions de l’audit énergétique réglementaire en 2024

L’audit énergétique industriel en bref

L'audit énergétique réglementaire est un outil essentiel pour évaluer et optimiser les besoins énergétiques de votre entreprise. Conformément à la directive européenne 2012/27/UE, les entreprises de plus de 250 salariés ou réalisant un chiffre d'affaires supérieur à 50 millions d'euros doivent effectuer cet audit tous les quatre ans. Son objectif ? Réaliser un bilan complet des utilités et processus énergivores, afin d'élaborer un plan d'actions précis en vue d'économiser l'énergie et de réduire vos émissions de CO2.

Bon à savoir : Des évolutions sont prévues dans la nouvelle directive sur l'efficacité énergétique de l’Union européenne (DEE) : dès le 11 octobre 2026, toutes les entreprises dont la consommation annuelle moyenne d’énergie aura dépassé les 10 TJ (consommation énergétique annuelle totale entre 2,7 et 23,6 MWh) au cours des trois dernières années consécutives, devront faire l’objet d’un audit énergétique tous les 4 ans. Elles peuvent aussi choisir de faire certifier leur Système de Management de l’Énergie (ISO 50001) et ainsi le substituer à l’audit si celui-ci couvre au moins 80% de la consommation.

Contenu d’un audit énergétique réglementaire

Depuis le 1er janvier 2024, l’audit réglementaire industriel doit respecter le niveau 2 défini par la norme NF 16 247-3. Plus spécifique, ce niveau d’audit se concentre sur des mesures d'amélioration ciblées et détaillées, pour optimiser l'efficacité énergétique dans un contexte industriel.

Ainsi, l’audit énergétique industriel doit impérativement inclure :

  • Une visite de site (NB : exigée pour un audit de niveau 1 également) ;
  • La mesure d’un minimum de 3 Usages Energétiques Significatifs (UES) représentant chacun 10% minimum de la consommation totale du site ;
  • Une vérification ou redéfinition de la bonne adéquation thermique entre les besoins et la production ;
  • Une identification des températures de rejet de chaleur fatale et énergies valorisables ;
  • L’établissement d’un plan d’actions d’économies d’énergie
  • La définition d’un plan d’actions de recours aux EnR.

Le plan d’action de l’audit énergétique industriel obligatoire caractérise et priorise chaque action selon différents critères :

  • Réduction des émissions (tCO2eq/an)
  • Économies d’énergie (MWh/an)
  • Économies d’énergie (€/an)
  • Coûts d’investissement (k€)
  • Subventions identifiées (k€)
  • Temps de retour sur investissement basé sur la Valeur Actuelle Nette (VAN)

Les sites EU-ETS ont pour obligation de mettre en œuvre les actions dont le temps de retour sur investissement est inférieur à trois ans.

S’il vous permet de vous mettre en conformité avec la loi, ce type d’audit engage rarement la mise en œuvre d’un plan d’actions concret. En effet, cette mise en œuvre ne peut se faire qu’à partir d’un plan d'action exhaustif qui inclut à la fois les utilités et les procédés, et hiérarchise les mesures pour améliorer l'efficacité énergétique, tenant compte des critères économiques et environnementaux.

Passer à l’action grâce à l’audit avancé

Un audit énergétique avancé aboutit sur un plan d'actions adapté qui intègre des mesures spécifiques liées au processus. Ce type de plan d’action optimise également l'identification des subventions disponibles.

À noter : Si votre objectif est uniquement de répondre aux contraintes réglementaires, sans nécessairement faire suivre votre audit d’une démarche de réduction de vos consommations énergétiques, l’audit avancé n’est pas nécessaire.

La cartographie énergétique : une analyse précise pour un plan d’actions opérationnel

La cartographie énergétique constitue une étape-clé de l’audit avancé. Elle consiste à effectuer des mesures plus nombreuses et détaillées, afin de fournir une analyse exhaustive des flux énergétiques. Concrètement, il s’agit d’examiner les besoins énergétiques par étape de transformation de vos produits, afin d’optimiser les usages énergétiques qui en découlent. Plus la durée de mesure est longue, plus précise est la cartographie.

Une cartographie doit répondre à ces trois questions sur votre consommation d’énergie : à quelle étape, où et quand ?

A quelle étape de transformation ?

A partir des données collectées, un synoptique représentant l’activité des lignes de production met en lumière les étapes du process les plus énergivores et les possibilités de contre-échanges énergétiques, fournissant une vue énergétique globale. Les mesures de puissance pour chaque poste permettent d’identifier les optimisations envisageables au niveau des postes, mais aussi sur la globalité du process.

A quel endroit du site ?

Une topographie des différents postes énergétiques fournit les informations de localisation nécessaires pour évaluer la faisabilité et les coûts de réseaux des solutions envisagées.

A quel moment ?

Il s’agit ici de modéliser les besoins thermiques de vos procédés dans le temps. Pour ce faire, il faut prendre en compte des variables qui les influencent :

  • Les variations de l’activité de production (cadences, quantités produites) ;
  • Les conditions météorologiques (température, humidité) ;
  • Les conditions opératoires des équipements (niveaux thermiques, pression).

Sur une période représentative, cette modélisation décompose les besoins énergétiques par niveau thermique et les compare à la production d’énergie des utilités.

Le cas client - LEMON ENERGY a effectué un audit avancé pour une importante usine de produits laitiers, aboutissant sur une feuille de route prévoyant 20 GWh / an d’économies d’énergie. Grâce à ce rapport d’audit, le site a établi un plan précis pour atteindre les objectifs ambitieux que le siège lui avait fixés. Nous avons effectué un bilan complet du site, cartographiant la performance énergétique poste par poste et fournissant un schéma de principe pour chaque préconisation. L’audit a été réalisé en coordination avec l'ensemble des parties prenantes (responsables en interne et prestataires externes) et en collaboration avec l'équipe R&D du site, afin de vérifier l'impact des solutions proposées sur la qualité du produit. Nous avons complété l’audit d’une étude de faisabilité de récupération de chaleur sur les eaux de STEP. L’ensemble de notre prestation a été financée à 50% par l’ADEME.

Déterminer une feuille de route opérationnelle

Un rapport d’audit dégage en général plusieurs pistes d’amélioration en matière de gestion de l’énergie. Dès lors, améliorer l'efficacité énergétique de votre entreprise peut impliquer de les hiérarchiser. L’audit avancé scénarisera la mise en œuvre des actions recommandées, en fonction de vos critères.

Pour articuler les actions dans une feuille de route, plusieurs étapes sont nécessaires :

Catégorisation

Les actions peuvent être de différentes natures, allant de simples ajustements de maintenance et de processus à des réorganisations plus complexes ou des investissements ciblés.

Hiérarchisation

La priorité des actions varie en fonction de leur impact sur la réduction de la consommation d'énergie et leur faisabilité économique et technique.

Regroupement

La feuille de route doit intégrer la compatibilité des actions entre elles pour atteindre vos objectifs, en considérant les économies réalisables selon un CAPEX ou temps de retour sur investissement défini, ainsi que les évolutions prévues de vos installations et de votre activité.

Le cas client - LEMON ENERGY a réalisé un audit avancé pour un important site chimique, aboutissant en une feuille de route en coût complet pour soutenir leur stratégie d’investissement. Cette feuille de route prévoit 5 GWh /an d’économies d’énergie et un temps de retour sur investissement réduit de cinq ans grâce aux aides éligibles que nous avons identifiées.

Prévoir un plan de mesure pour suivre son plan d’actions

Afin que votre plan d’actions soit pleinement opérationnel, il est important de prévoir, dès la phase d’audit, comment vous allez mesurer l’impact des actions prévues. Pour cela, il faut effectuer un état des lieux des données existantes, qui conduiront à établir des Indicateurs de Performance Energétique (IPE). Un IPE est un ratio qui permet de comparer et suivre dans le temps la performance des usages énergétiques auquel il est associé.

Ces indicateurs sont constitués à partir des données :

  • Des capteurs (électricité, gaz, eau, air comprimé…)
  • De la production (heure machine, débit d’air, débit d’eau…)
  • Des conditions météorologiques (température extérieure, humidité…)

Faites établir un Plan de Mesurage Énergétique complet, détaillant la méthodologie de collecte et de traitement des données, ainsi que la liste des capteurs et des indicateurs de performance énergétique.

À savoir : Ce document constitue un outil essentiel pour la mise en œuvre d'un monitoring énergétique efficace et peut servir à l'établissement de dossiers techniques pour les Certificats d'Économie d'Énergie (CEE IND-UT-134).

Pour vous mettre en conformité avec la loi, l’audit règlementaire est donc un passage obligatoire. Mais si vous voulez un plan d’action opérationnel qui vous permet d’atteindre les objectifs ambitieux de décarbonation qui vous sont fixés, misez sur l’audit avancé, dont le coût pourra être rentabilisé par les économies d’énergie concrètement réalisées. Bonne nouvelle : l’audit avancé peut être financé par l’ADEME à hauteur de 50%, sous certaines conditions. Contactez-nous pour en savoir plus sur l’audit énergétique et vous faire accompagner dans l’identification de financements.